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16 mai 2013 4 16 /05 /mai /2013 11:59

Les élèves du groupe Lycée ont travaillé sur le thème de la fraternité. Suite à ce travail, il leur a été demandé d'écrire un texte dans lequel une personne faisait preuve de solidarité à l'égard de quelqu'un d'autre.

 

 

Chloé est une jeune institutrice comme les autres, elle enseigne dans un petit village du nord de la France. Dans sa classe où il y a 24 élèves, il y a un petit garçon qui s'appelle Abdou. Il a des problèmes de lecture car le français n'est pas sa langue d'origine. Il est africain, il vient de Somalie.

Un jour, Chloé est désespérée par les difficultés d'Abdou : toute la journée, il lui a semblé perdu. Alors la sortie de l'école, elle va le voir et lui demande si ses parents peuvent se rendre à l'école pour qu'elle leur parle. Le petit garçon rentre chez lui. Mais il n'a pas un chez lui comme ceux des autres enfants : il est hébergé avec sa mère par des bénévoles car ils sont arrivés en France il y a peu et sans aucun bagage ou point de chute. Ils vivent tous les deux avec un couple qui a la quarantaine, ils les ont rencontrés dans une association qui leur est venue en aide. Ce jour-là donc, il demande à sa mère d'aller voir son professeur le lendemain. Alors que les deux femmes commencent juste à tenter de communiquer à moitié en anglais, à moitié par signes, la police, appelée pour une affaire de routine apparaît dans l'école. En voyant cela, la mère d'Abdou part en courant car elle a peur.

Chloé ne comprend pas ce qu'il se passe. Elle se met à chercher dans le dossier de son élève où habite la mère d'Abdou pour tenter d'éclaircir le mystère qui a eu lieu, mais elle ne trouve rien. Alors elle commence à s'interroger : pourquoi cette femme a-t-elle eu peur ? Peut-être a-t-elle besoin d'aide. Mais où la retrouver ? Et puis elle a une intuition, elle se rend à l'association de défense des sans-papiers de son quartier et se met à interroger. Effectivement, Abdou et sa maman son passés par là. Comme elle a l'air de vouloir aider, on lui donne l'adresse du couple qui les héberge. Là, la mère d'Abdou, en présence d'un interprète de l'association, lui raconte tout depuis le début, qu'elle est venue ici à cause de tensions dans son pays, qu'elle a déjà perdu son mari, froidement assassiné car il refusait d'aller dans l'armée des insurgés, et sa fille qui a été enlevée. Le voyage a été long, dangereux, fatigant mais elle a eu la chance, à son arrivée en France, d'être aidée par des militants. Elle n'a pas de papiers, elle doit se cacher car elle peut être renvoyée en Somalie.

Chloé entrevoit des difficultés qu'elle ne soupçonnait pas, elle imagine cette vie si différente de la sienne. Et assez naturellement, sans qu'elle sache pourquoi, elle veut aider cette femme. Alors un projet naît en elle : elle apprendra à parler et à lire le français à Abdou et à sa maman. Et tous les jours, après le travail, pendant des mois, elle vient les retrouver. Et puis un jour, en arrivant, la mère d'Abdou lui dit en français : « Nous avons reçu une lettre de la Préfecture nous donnant le droit d'asile. Merci de nous avoir aidés. »

 

Gwendoline

 

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16 mai 2013 4 16 /05 /mai /2013 11:18

Les élèves du groupe Lycée ont travaillé sur le thème de la fraternité. Suite à ce travail, il leur a été demandé d'écrire un texte dans lequel une personne faisait preuve de solidarité à l'égard de quelqu'un d'autre.

 

Je m'appelle Clémence, j'ai dix-neuf ans, nous sommes le 4 juillet 1941.

 

Depuis hier, les Boches sont dans le village, ils sont à la recherche de juifs hors la loi, ou de personnes les aidant. J'ai entendu dire par une vieille du village, qu'ils étaient brusques, méchants, qu'on devait être coopératif pour que ça ce passe bien. Un jeune garçon qui s'était rebellé, a été touché par une balle dans le mollet, et il a tellement perdu de sang, qu'on a dû l'amputer.

 

Aujourd'hui, on a frappé brusquement à ma porte, d'un ton agressif et avec un accent prononcé on m'a demandé d'ouvrir. J'ai ouvert gentillement, les hommes qui se tenaient là nous ont demandé nos papiers. Tout est en règle, je ne me suis pas fait de soucis. Un frisé (comme les appelait mon père), m'a caressé la joue d'une façon très perverse et en regardant mon décolleté il a baragouiné je ne sais quoi. Ils ont fouillé la baraque, vidé les placards, déchiré mes draps. Ma maison est comme si un ouragan était passé. Nous sommes chrétiens, ils n'ont rien trouvé, mais il nous ont tué deux bêtes, pris des vêtements, et de la nourriture.

 

Après avoir tout rangé -c'est vraiment dur de s'occuper de toute une maison et des bêtes seule- j'ai laissé Isabelle dormir. Du haut de ses cinq ans, je me demande de quoi elle se rend compte, j'espère que j'arrive à lui donner autant d'amour que maman. Je ne dis rien mais elle me manque, c'est dur.

 

Après le passage des Boches, Franck est reparti travailler pour l'après-midi, chez la voisine un peu plus haut. J'ai donc décidé d'aller m'occuper des animaux. En rentrant dans la grange, j’ai entendu un bébé pleurer et une femme chuchoter pour le rassurer. Je me suis approchée avec une fourche et la jeune fille apeurée m'a suppliée de ne pas la tuer. Je lui ai demandé ce qu'elle faisait là, et elle m'a raconté son histoire. Elle aussi sa mère est morte, tuée par des Allemands car elle portait l'étoile, son père, lui, est dans un camp. Elle ne sait pas comment mais elle a réussi à s'échapper avec sa petite sœur Mathilde. Elle s’appelle Anne, elle a un an de moins que moi. Prise de panique, je n'ai pas su quoi faire, j'ai eu envie de me sauver moi et de lui dire qu'elle devait s'en aller pour ne pas avoir de gros soucis. Mais dans ses yeux elle m’appelait au secours. Je ne pouvais pas la laisser avec sa sœur subir les barbaries de ces Allemands. Je l'ai emmenée à la maison, on a rempli une bassine d'eau chaude pour qu'elle puisse faire sa toilette, je lui ai fait une teinture blonde et lui ai donné des vêtements que maman avait laissés après son décès.

 

Je ne sais pas comment ça va se passer, ce qu'on va faire, comment Franck va réagir. Mais je sais que cette fille a besoin de moi et si moi je ne l'aide pas, qui le fera ? Comment allons-nous nous débrouiller face au autorités ? Comment la vie avec ces deux inconnus va-t-elle se passer ? Et papa lui va t-il bien ?

 

Clémence

 

 

 

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28 mars 2013 4 28 /03 /mars /2013 16:27

    Il était une fois une punaise qui s'appelait Caroline. Elle vivait dans un bureau en plein Wall Street. C'était quelques années avant l'apparition des ordinateurs dans les bureaux.
    Elle menait une vie paisible avec Agathe l'agrafeuse, sa meilleure amie, et les crayons, les post-it, bref tout le barda. Un jour, on amena un ordinateur et on mit tous les outils dont a besoin un parfait employé de bureau à la poubelle. Seules quelques punaises, Agathe et peu de crayons survécurent à la purge. Caroline fit partie des survivants.
     Pour venger leur amis déchus, les chanceux épargnés se rebellèrent. Ils se concertèrent et décidèrent d'utiliser les armes que la nature leur avait données pour détruire l'ordinateur. Caroline piqua, piqua et repiqua avec son aiguille les touches du clavier. Agatha heurta à plusieurs reprises l'écran maudit. Les post-it allèrent se coller sur le ventilateur de l'unité centrale pour tenter de l'étouffer. Mais l'ordinateur, poussé dans ses derniers retranchements, déclencha son alarme antivol ce qui eût pour effet d'arrêter les vengeurs dans leur élan. Revenu en courant à son poste et cherchant comment faire cesser la sonnerie stridente qui retentissait, le propriétaire de toute cette papeterie débarrassa son bureau  et enferma les rebelles à double tour dans l'armoire, sans savoir qu'il avait justement mis le doigt sur la source du problème.
    Frustrée, déçue et en colère, Caroline jura et pesta ; Agathe cria : « ASSEZ ! Si on continue comme ça à râler on ne sortira jamais de cette armoire !
-T'as raison, dit Caroline, on va ouvrir cette armoire de malheur et  débrancher  cet ordinateur du courant. » Tout le monde acquiesça à cette bonne idée.
    Les trombones se mirent à crocheter la serrure avec volonté. Et, au bout de trois jours  la porte sauta. La bande furieuse se précipita sur la prise de courant, l'ordinateur les supplia de ne pas le réinitialiser et leur proposa de négocier. Après d'âpres discussions, il promit qu'il tomberait au moins trois fois en panne par mois.
    C'est ainsi que la paix s'installa parmi les protagonistes. Avec le temps, ils apprirent même à s'apprécier, d'autant plus que les vieux objets du bureau n'étaient finalement pas si mécontents que ça d'avoir pris leur retraite.

Timothée

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21 mars 2013 4 21 /03 /mars /2013 16:31

Il était une fois un fermier qui maltraitait son bétail pour un oui ou pour un non. Les volailles se prenaient souvent des coups de pied au derrière car elles ne pondaient pas assez d'œufs, les canards était fouettés car ils ne produisaient pas assez de viande, le coq se faisait insulter dès qu'il commençait à chanter.
    Un jour, ce dernier décida d'invoquer l'esprit protecteur de la Basse-cour qui lui dit : « N'ayez crainte, ô nobles bêtes, je vais punir ce fermier comme il se doit ! » Rassurée la basse-cour s'endormit tranquillement. Au matin on entendit un bêlement. Le pauvre fermier était devenu un mouton !
    Le coq vint le voir et lui dit : « Pour redevenir humain, tu dois te racheter auprès de tous les animaux de la basse-cour.
-Mais je n'ai rien fait, lui répondit le fermier.
-Ah bon ! lui répondit le roi de la basse-cour, les coups de fouet et les coups de pied c'est moi qui les ai donnés, peut-être ?
-Vous n'aviez qu'à donner plus de marchandise aussi !>>
Bref le fermier ne voulait pas reconnaître ses torts.
« Puisque c'est ainsi, tu resteras en mouton toute ta vie. », lui dit le coq.
    Mais sans en avoir l'air, l'interéssé se mit malgré tout à faire des bonnes actions et au fur et à mesure, il regagna ses pieds puis ses mains. Enfin, le coq lui  demanda de nettoyer le poulailler : « Ceci est ta dernière tâche et la plus difficile. Après tu reprendras ta forme humaine ». Cela faisait des années que le poulailler n'avait pas été nettoyé et pendant douze jours et douze nuits, le mouton-fermier s'attela à sa tâche, il récurra, lava et lustra. Lorsqu'il eût passé le dernier coup de balai, il sentit l'air se rafraîchir et constata avec surprise que sa belle toison avait disparu pour laisser place à sa vieille chemise de fermier. Il avait réussi à reconquérir son ancienne apparence.
    Après cette horrible expérience il arrêta de maltraiter son bétail. Et depuis ce jour, il sait que ce n'est pas facile d'être un animal de la ferme.


Timothée (6ème).
 

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20 novembre 2012 2 20 /11 /novembre /2012 11:25

Il y a quelques mois un jeune-homme emménagea près de chez moi, dans la maison du vieux fou décédé plusieurs années auparavant, un vieil homme qui ne sortait pas de chez lui et que jamais personne ne venait voir.  Quelques jours après son arrivée, j'allais voir mon nouveau voisin pour lui souhaiter la bienvenue dans notre quartier. Je fus charmé de constater qu'il était très agréable.
Ce nommé Antoine, avait pris quelques jours de congé pour pouvoir bricoler dans la maison qui avait sérieusement besoin d'un coup de neuf. Je lui proposai mon aide qu'il accepta avec joie. Le lendemain, il s'occupa de ranger les cartons tandis que je repeignais certaines pièces de la maison. C'est dans la salle de bain que j'entendis un  énorme bruit. Je sortis rapidement pour retrouver Antoine : « Tout va bien ?
-Oui, mais un carton a glissé hors de l'armoire.
-C'est étrange, non ? (je me disais en moi-même qu'il était surprenant que le bruit d'un simple carton touchant le sol ait pu retentir ainsi.)
-Oui je ne vois pas comment il a pu tomber. Je l'avais pourtant bien posé et l'armoire n'est pas bancale.
-Tu n'as pas dû t'en rendre compte et puis il n'y a rien eu de grave.
-Tu as sans doute raison Georges...»
Le soir venu, je rentrai chez moi pour n'y rien faire comme d'habitude depuis que je suis à la retraite mais surtout depuis qu'Eugénie est décédée. Ma femme me manque tellement... Peut-être que ce nouveau voisin allait redonner un nouveau sens à ma vie...    
   Cette nuit-là, je fus réveillé par un bruit fracassant : le même que celui que j'avais entendu dans la salle de bain. Je m'habillai à la hâte et me rendis chez lui. Il était debout, affolé, et l'armoire d'où était tombé le carton était tombée elle aussi. Je vis que le pied de l'armoire était cassé.
Je l'aidai à ranger rapidement puis je rentrai chez moi, et je me rendormis difficilement.
Le lendemain je retournais de nouveau chez lui pour terminer les peintures que j'avais commencées. Il me proposa un café mais au moment de m'asseoir le pied de la chaise se cassa.
« Tu ne t'es pas fait mal ?
-Non ça va ! mais tes meubles ne sont pas de bonne qualité, on dirait !
-C'est vraiment étonnant, avant je n'avais pas de problème de ce genre...
-Le voyage ne leur a peut être pas réussi.
-Peut être, je ne sais pas, c'est un peu étrange tout de même... »
   Comme la veille, je peignais la salle de bain. Un moment de fatigue me prit et je dus m'appuyer un peu contre une table. Mais elle se  brisa sous mon poids. Je me relevais et bizarrement, je me pris à penser au vieil homme qui vivait ici avant. Une rumeur disait qu'il avait toujours le pied cassé. Mais bon, cela ne pouvait pas avoir un rapport avec ces meubles qui se cassaient. Ce n'était qu'un drôle de hasard.
Rentré chez moi, le soir, quelqu'un frappa à la porte : c'était Antoine. Il rentra, tout angoissé.
« C'est une catastrophe, tous les meubles sont par terre, en morceaux !
-Viens donc t'asseoir...
-Non viens voir, je te dis que les meubles se sont effondrés, viens voir !
-D'accord, allons-y, lui répondis-je pour le rassurer. »
Chez lui, je contemplai l'étrange spectacle que composaient les commodes, les tables, les chaises, les miroirs répandus en miettes dans la maison. On avait l'impression qu'une lutte ou qu'un cambriolage avait eu lieu... En cherchant dans le salon je vis une scie, sous un fauteuil.
Antoine me regardait, pâle, une lueur de folie dans les yeux : « Mais où as-tu trouvé ça ? Je n'ai jamais vu cette scie ! » En observant plus attentivement ce qui un jour avait été le mobilier d'un jeune-homme chaleureux et souriant, je me rendis compte qu'il avait bien été scié en des points stratégiques ayant provoqués la cassure.
Que s'était-il donc passé ? Pourquoi Antoine avait-il scié tous ses meubles ?
La nuit venue, mon sommeil fut perturbé par des rêves que le vieux fou hantait, puis je voyais Antoine une scie à la main. Je ne savais plus vraiment quoi penser...
   Dans la matinée, je me rendis chez lui pour voir comment il allait après la scène de la veille. Mais en rentrant je fus consterné. Il était assis par terre enroulé sur lui même, il se balançait doucement et sa main était en sang. La scie à côté de lui, il ne cessait de répéter «Pourquoi m'as-tu scié la main ? ». J'appelais les urgences face à ce triste spectacle... Une fois sur place, un médecins me fit savoir qu'Antoine serait sûrement interné dans un hôpital psychiatrique.
Je prenais régulièrement des nouvelles de lui. Les jours passaient et son état s'aggravait.  Bientôt, Antoine fut interdit de visite. Pour combler un peu le vide de mon existence je vais dans sa maison pour me rappeler les quelques moments que nous avons passés ensemble. Un jour, j'y vis cette fameuse scie qui avait sans doute tout gâché, pourtant j'étais pratiquement sûr que les policiers venus pour faire leur enquête l'avaient emmenée. D’ailleurs cette enquête n'a jamais rien donné de précis. Personne n'a pu dire si c'était vraiment Antoine qui avait cassé les meubles car il n'y avait pas assez d'indices.

Clémence (4°)

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16 octobre 2012 2 16 /10 /octobre /2012 09:39

C’était un lundi soir, sur une plage de sable gris, il faisait sombre et le temps était orageux.


Hugo était sur une basse digue, il prenait des oiseaux en photo, et aperçut, sortant d’une boutique, une jolie perruche tenue en cage par une élégante femme. Il en fit un portrait et surprit la demoiselle en train de se retourner  une première fois pour voir d’où venait le flash, puis une deuxième fois sans qu’il comprenne pourquoi.


Isabelle sortait d’une animalerie où elle venait d’acquérir un bel oiselet qu’elle avait l’intention d’offrir à son neveu. Elle passa par la plage où elle fut éblouie par une lumière. Elle regarda en arrière et remarqua un homme avec un appareil-photo à la main. Puis elle se retourna à nouveau pour mieux le contempler et le trouva fort attrayant, mais comme il se mettait à pleuvoir, elle se précipita chez elle.


Hugo la vit courir sans savoir où, sans pouvoir prendre contact avec elle. Il voulut la retrouver et la chercha un peu partout, interrogea les passants, retourna chaque jour sur la jetée où il l’avait vue pour la première fois… Mais, sans le début d’une piste et alors qu’il se désespérait, il eut l’idée de passer une annonce dans le journal, et c’est ainsi qu’elle parut le lendemain matin :


St Martin de Ré, 17 septembre. Vous, grande, brune, élégante. Je vous ai prise en photo. Si seulement vous me répondiez.

Isabelle ouvrit son journal du matin à la page des petites annonces qui la divertissaient pendant qu’elle prenait son petit-déjeuner. Elle venait d’avaler la dernière goutte de son café, et s’était déjà levée de table quand elle se reconnut dans le message d’Hugo. Elle n’avait pas oublié l’image de cet homme sur la jetée mais elle décida aussitôt de ne pas lui répondre car elle avait peur qu’en découvrant son mutisme, il ne la rejette.


Quelques mois plus tard, Hugo n’avait toujours pas retrouvé sa belle inconnue. Il avait pris l’habitude d’errer sans but dans Saint Martin de Ré, et ce jour-là ses pas l’avaient emmené au marché envahi par une foule dense. Il déambulait sans rien voir, sans rien entendre. En relevant la tête au coin d’une rue, il eût la surprise de se retrouver face à Isabelle. Ils se regardèrent sans dire un mot pendant de longs instants. Puis, Isabelle ouvrit la bouche sans qu’aucun son n’en sorte, elle lui fit comprendre par des signes qu’elle ne pouvait ni parler, ni entendre.


Elle commençait déjà à repartir, certaine qu’en connaissant son handicap, il ne souhaiterait plus la rencontrer, mais il attrapa sa main. Elle fut obligée de se tourner à nouveau vers lui et  elle comprit dans son regard qu’il ne la rejetait pas. Ayant laissé retomber sa main, il lui dit : « je m’appelle Hugo », dans la langue des signes.

Clovis

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