Les élèves du groupe Lycée ont travaillé sur le thème de la fraternité. Suite à ce travail, il leur a été demandé d'écrire un texte dans lequel une personne faisait preuve de solidarité à l'égard de quelqu'un d'autre.
Chloé est une jeune institutrice comme les autres, elle enseigne dans un petit village du nord de la France. Dans sa classe où il y a 24 élèves, il y a un petit garçon qui s'appelle Abdou. Il a des problèmes de lecture car le français n'est pas sa langue d'origine. Il est africain, il vient de Somalie.
Un jour, Chloé est désespérée par les difficultés d'Abdou : toute la journée, il lui a semblé perdu. Alors la sortie de l'école, elle va le voir et lui demande si ses parents peuvent se rendre à l'école pour qu'elle leur parle. Le petit garçon rentre chez lui. Mais il n'a pas un chez lui comme ceux des autres enfants : il est hébergé avec sa mère par des bénévoles car ils sont arrivés en France il y a peu et sans aucun bagage ou point de chute. Ils vivent tous les deux avec un couple qui a la quarantaine, ils les ont rencontrés dans une association qui leur est venue en aide. Ce jour-là donc, il demande à sa mère d'aller voir son professeur le lendemain. Alors que les deux femmes commencent juste à tenter de communiquer à moitié en anglais, à moitié par signes, la police, appelée pour une affaire de routine apparaît dans l'école. En voyant cela, la mère d'Abdou part en courant car elle a peur.
Chloé ne comprend pas ce qu'il se passe. Elle se met à chercher dans le dossier de son élève où habite la mère d'Abdou pour tenter d'éclaircir le mystère qui a eu lieu, mais elle ne trouve rien. Alors elle commence à s'interroger : pourquoi cette femme a-t-elle eu peur ? Peut-être a-t-elle besoin d'aide. Mais où la retrouver ? Et puis elle a une intuition, elle se rend à l'association de défense des sans-papiers de son quartier et se met à interroger. Effectivement, Abdou et sa maman son passés par là. Comme elle a l'air de vouloir aider, on lui donne l'adresse du couple qui les héberge. Là, la mère d'Abdou, en présence d'un interprète de l'association, lui raconte tout depuis le début, qu'elle est venue ici à cause de tensions dans son pays, qu'elle a déjà perdu son mari, froidement assassiné car il refusait d'aller dans l'armée des insurgés, et sa fille qui a été enlevée. Le voyage a été long, dangereux, fatigant mais elle a eu la chance, à son arrivée en France, d'être aidée par des militants. Elle n'a pas de papiers, elle doit se cacher car elle peut être renvoyée en Somalie.
Chloé entrevoit des difficultés qu'elle ne soupçonnait pas, elle imagine cette vie si différente de la sienne. Et assez naturellement, sans qu'elle sache pourquoi, elle veut aider cette femme. Alors un projet naît en elle : elle apprendra à parler et à lire le français à Abdou et à sa maman. Et tous les jours, après le travail, pendant des mois, elle vient les retrouver. Et puis un jour, en arrivant, la mère d'Abdou lui dit en français : « Nous avons reçu une lettre de la Préfecture nous donnant le droit d'asile. Merci de nous avoir aidés. »
Gwendoline